Poussières d’étoiles ~ Roger Pulvers

poussières d'étoilesPublié chez AmazonCrossing ~ 2017

138 pages ~ Roman historique

Résumé

1958. Dans une grotte d’Hatoma, petite île japonaise, trois corps et un journal intime sont découverts. Le journal appartient à Hiromi, une jeune fille de seize ans ayant grandi aux Etats-Unis.

Réfugiée à Hatoma lors de la deuxième guerre mondiale, Hiromi découvre un jour deux déserteurs cachés dans une grotte alors qu’elle ramasse du sable étoilé – de petits fossiles en forme d’étoiles. L’un est Japonais, l’autre Américain. Les deux hommes sympathisent malgré la barrière de la langue et, lassés de la guerre et de ses horreurs, ils se créent un espoir commun : survivre, sans plus jamais faire de mal.

Hiromi s’occupe d’eux, les nourrit et les soigne, en dépit du danger : si leur secret vient à être découvert, elle risque elle-aussi la mort pour trahison. Alors que la guerre continue de faire rage à l’extérieur, le trio survit jour après jour, à l’abri de la grotte. Jusqu’au jour où la menace pénètre cet antre de paix.

2011. Vingt ans plus tard, une jeune universitaire s’intéresse de plus près à cette histoire. Décidée à éclaircir la part d’ombre qui entoure ce lieu, elle découvre au fil de ses recherches le dénouement de cette histoire captivante d’héroïsme, en des temps où s’engager pour la paix était l’acte le plus dangereux qui soit.

Mon avis

Un grand merci à NetGalley et AmazonCrossing pour cette très jolie découverte.

Tout le roman est écrit de cette façon, un côté poétique et triste, agréable à lire et plein de réflexions. J’ai vraiment accroché à cette histoire d’une jeune japonaise qui découvre deux déserteurs censés être ennemis dans une grotte, au bord de la plage. Hiromi a seize ans et n’a plus de contact avec ses parents à cause de la Guerre. Elle survit seule sur une île qui ne compte pas beaucoup d’habitants. Hiromi part chaque jour ramasser du sable étoilé pour le mettre en bouteille jusqu’à ce qu’elle rencontre Bob l’américain et Iwabuchi, le japonais, les déserteurs de guerre, coupables de ne pas vouloir mourir et encore moins tuer.

La barrière de la langue et leur camp respectif n’ont pas empêché les deux hommes de se côtoyer. Bien au contraire, ils apprennent l’un de l’autre et la venue d’Hiromi apporte un réconfort supplémentaire au duo.

♥ L’espace d’un instant, mes idées se sont embrouillées et je n’ai plus été capable de dire à quel camp appartenait chacun. Leurs uniformes étaient passés au point de devenir semblable, et leurs visages se ressemblaient comme ceux de jumeaux de sang.

La jeune fille raconte donc dans son journal intime sa vie rythmée par ses allées et venues secrètes dans cette grotte à l’écart des horreurs de la Guerre. Les chapitres défilent sur quelques jours que la météo ne rend que plus beaux. C’est un véritable cri du cœur contre les violences et les cruautés engendrées par les guerres. Tout suggère réflexion dans ce roman et les passages sont puissants et prenants.

♥ Hé bien, pourquoi devrais-je tuer Bob ? Ce n’est pas mon ennemi. Il est comme moi. Nous sommes deux grenouilles, vous savez, dans un petit étang. Tant que personne ne découvrira notre mare, nous vivrons heureux ensemble… enfin, si on peut parler de bonheur. N’est-ce pas ce que certains voient comme une forme d’amour ? Pouvoir mener sa vie tranquillement, comme bon nous semble, entouré de ceux à qui l’on tient, peu importe qui ils sont ? Une fois que la vie vous a rapproché de quelqu’un, vous ne pouvez plus ni l’ignorer, ni l’oublier.

Le roman se divise en trois parties et les trois parties sont toutes agréables et surprenantes. Je n’en attendais pas tant en choisissant ce roman. Hiromi est attachante, elle a des réflexions très matures pour son jeune âge, mais parfois sa jeunesse se ressent dans son comportement. La Guerre transforme les Hommes. Il n’y a pas vraiment de rebondissements, c’est une histoire qui se lit et se comprend sans ajouter d’intrigues inutiles. Tout est parfaitement dosé et c’est ce que j’ai apprécié. La justesse des mots d’Iwabuchi-San, la générosité d’Hiromi et la fougue bienheureuse de Bob malgré la maladie. L’inévitable se produit lorsque la Guerre entre dans ce petit cocon perdu au bord de l’océan.

♥ Le message se répète à chacun de nos souffles, minute après minute, jour après jour, il nous étouffe. Cette grotte, avec son air immonde, vicié, son obscurité grisâtre, et ses murs couleur d’ébène… Cette grotte est un répit. Ces murs respirent Hiromi-san ! Ils ont une vie à eux, et tant que nous resterons ici, nous pourrons, nous aussi, continuer à mener les nôtres. Mais nous ne pouvons pas savoir combien de temps il nous reste avant que cette lumière grises s’éteigne elle aussi, et que tout l’air soit aspiré.

La dernière partie raconte la découverte du journal intime d’Hiromi dans la grotte. Des années après, une jeune universitaire va mener l’enquête et relancer les recherches de ces trois personnes qui ont su se mettre à l’écart des horreurs.

Je n’ai pas pu me détacher de ce roman tant il m’a happée et retenue dans ses pages. J’ai passé un moment très agréable et je ne regrette en rien mon choix ! C’est avec plaisir que je vous le recommande. Un livre qui mène à la réflexion sur le bonheur et la guerre, la vie elle-même et ces personnes qui la traversent en y laissant une trace indélébile.

Points positifs : que du positif ! C’est un coup de coeur!

Points négatifs : Rien à signaler.

L’avez-vous lu? Qu’en avez-vous pensé?

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